Fleche blanche Photos par drone

Mission : survol de carrières en bretagne

Nicolas géomètres associés

Parmi bien d’autres fonctions, un des rôles du géomètre est d’évaluer le calcul des cubatures dans les carrières. Celles çi pourront alors fournir, selon le règlement qui leur est imposé, le tonnage de matériaux extraits pendant l’année.

Contexte

 

Les carrières vont d’une dizaine d’hectares à une cinquantaine d’hectares.
Elles se répartissent sur divers endroits en Bretagne et quelques unes sont situées dans des zones de contrôle aérien (appelées CTR), dont certaines militaires.

Nous n’oublierons pas que La Bretagne est une région souvent venteuse (ce qui est très sympa pour la planche à voile… beaucoup moins pour le drone) et que les carrières demandent à ce que les relevés s’effectuent dans une période assez précise… à peu près la même pour tous. Ce qui pimente un peu l’affaire 🙂

 Be aware !

 

Le règlement sur le drône exige une préparation minutieuse. On n’envoie pas un drone de catégorie de moins de 8 kg dans le ciel comme ça sans les précautions élémentaires ; logique.

Passons rapidement sur les évidentes déclarations d’activité auprès de la DGAC et protocoles d’accord préalables établis avec les différents aéroports-aérodromes… surtout militaires !

La première des choses à établir est de regarder sur une carte aéronautique à jour l’environnement de la carrière à survoler. Ceci afin d’anticiper d’éventuelles restrictions de vol, ou préventions pour que le drone ne rencontre pas malencontreusement une ligne haute tension ou un mirage F16 qui passait par là…

Ensuite il faudra décortiquer et étudier à l’aide d’un logiciel et d’une carte satellite les différents plans de vol selon les différents paramètres.
Et nombreux sont ces paramètres :

  • qualité du travail demandé (résolution au sol),
  • hauteur de vol autorisée,
  • scénario de vol envisagé (un scénario S2 permet par exemple de s’éloigner de + de 200m du point de décollage),
  • temps de vol (les batteries sont le talon d’Achille des drônes),
  • force et direction du vent,
  • configuration terrain : un repérage sur place est souvent nécessaire. Cela permet d’éviter de découvrir le jour du vol que la végétation toute écrasée sur la vue satellite sont en fait des peupliers de 45m de hauteur… ou que les endroits prévus pour le décollage dans la carrière sont inaccessibles ou sous les eaux.
  • météo bien sûr. Niet sortie si la pluie est au rendez-vous et ce drône supporte un vent régulier jusqu’à 20 nœuds (36km/h si vous préférez)
  • perturbations dues aux éruptions solaires (indice Kp) : vérifier l’intensité des orages magnétiques
  • vérifier les notams (Notice to Airmen) signalant par exemple que le jour que vous aviez prévu il y a un entrainement de la patrouille de France pile poil dans la zone concernée… (oui bon OK j’exagère un peu… mais à peine)

Bref, une jolie équation à résoudre pour chaque carrière.

Le jour J est arrivé !

 

A y est ! Le jour du survol est arrivé. Les vols éventuels en S2 (+ de 200m de distance) ont été préalablement déclarés. Les aéroports / aérodromes proches s’attendent à votre appel (1/2h avant le décollage) et savent exactement où vous allez voler puisque vous avez envoyé vos plans de vol.

Ouf ! La météo est au rendez-vous ou presque : le vent d’ouest annonçé est un peu plus fort que prévu et vient plutôt du ouest sud-ouest. Il faut repenser et réécrire les missions en conséquence. 

La station RTK est en place. Toutes les batteries des divers éléments sont bien chargées et équilibrées.

Arrive maintenant le moment d’une grosse concentration : contrôle de tous les éléments  (on n’oublie pas au passage les réglages de l’appareil photo, ce serait ballot :-)) avant et après décollage. Quelques manœuvres pour vérifier que tout va bien : pas de comportement anormal, réception satellites OK … on lance la mission.

Le drône est maintenant en l’air et le pilote est en mode surveillance active : consommation des batteries en priorité mais pas que ! Loin de là.
Il faut à chaque instant anticiper et analyser le retour d’informations sur la radiocommande et être prêt à toute éventualité.

Le vol s’est bien passé… Et bien il n’y a plus qu’à recommencer toutes ces étapes pour un autre vol sur un autre point de décollage. Il faut un certain nombre de vols conséquents pour couvrir 50 ha… sans oublier tous les vols en pilotage manuel  sur les fronts de taille. 

Mais le travail n’est pas fini.

Une fois rentré, il faut maintenant synchroniser les logs du drone avec les images. Celles-çi étant ainsi parfaitement repérées dans l’espace, un logiciel spécialisé pourra alors les « assembler » et établir un rapport topographique sur l’ensemble. 

La suite du post-traitement qu’exécute le géomètre est de transformer ces images 2D en nuages de points et obtenir ainsi tous les volumes. De là, il  peut alors calculer les différences de volumes en comparant avec les résultats de l’an n-1.